La photographe et actrice jamaïcaine Esther Anderson, ancienne petite amie de Bob Marley et co-fondatrice d'Island Records, prépare une exposition fascinante à Londres ce mois-ci. Intitulée "À travers l'objectif d'Esther Anderson : Bob Marley : Les premières années", cette collection inédite dévoile 20 photographies intimes du légendaire musicien de reggae avant sa renommée mondiale au début des années 1970.
L'exposition se tiendra à la Muswell Hill Gallery, Hornsey, Londres N8, du 30 mai au 19 juin. Ces photographies précieuses capturent des moments uniques de la vie de Marley, immortalisés par Anderson avant que le monde ne connaisse la grandeur de son talent.
La connexion entre Anderson et Marley a débuté en 1972 aux Compass Studios à Nassau, aux Bahamas. Ce qui devait être une simple rencontre s'est transformé en une collaboration artistique et musicale intense de six ans. Anderson, armée de son fidèle Nikon Photomic FTN (1959), a documenté les moments cruciaux du groupe, que ce soit en studio, en tournée ou à leur domicile emblématique au 56 Hope Road.
Outre leur collaboration professionnelle, Anderson et Marley ont entretenu une relation amoureuse de deux ans. Selon la biographie de Stephen Davis, "Bob Marley" (1988), Marley partageait son temps entre sa femme, Rita Marley, et sa compagne de l'époque, Anderson. Le biographe note également que le couple construisait une maison à Negril en 1974, témoignant de la profondeur de leur relation.
Anderson, aujourd'hui âgée de 80 ans, insiste sur le fait que ses œuvres ne cherchent pas à flatter les fans de Marley, mais à révéler l'homme derrière la légende. "Mes photographies montrent Marley au-delà du musicien, comme le messager capable de toucher un public mondial, un poète du passé et du futur," explique-t-elle.
Parmi les images les plus marquantes, on trouve une photo de Marley torse nu sur Hellfire Beach. Anderson décrit son intention : "Je voulais le photographier à la lumière de la Jamaïque, montrant la couleur de notre peau comme elle devrait être montrée." Une autre photo emblématique est celle de Marley fumant de la ganja, utilisée pour la couverture de l'album "Catch A Fire". Cette image, selon Anderson, "était la première fois que quelqu'un était représenté de cette manière, participant au sacrement sacré pour sa méditation."
Esther Anderson a joué un rôle crucial dans la promotion de l'image des Wailers. "Je les ai aidés à se libérer des contraintes sociales imposées aux artistes rastafariens, à faire pousser leurs locks, à être fiers de ce qu'ils étaient, et j'ai fait de mon mieux pour le communiquer au monde," dit-elle. Son travail photographique a non seulement capturé l'essence du mouvement rastafarien, mais a également brisé les stéréotypes, ouvrant la voie à une reconnaissance mondiale.
Les chansons écrites en collaboration avec Marley traduisaient les réalités de la Jamaïque de l'époque, notamment les préjugés subis par les communautés rastafariennes. Anderson souligne que ses photographies ont eu un impact révolutionnaire, contribuant à une réévaluation culturelle et sociale à travers le monde.
L'exposition "À travers l'objectif d'Esther Anderson : Bob Marley : Les premières années" promet d'être une immersion profonde dans les débuts d'une icône mondiale. Pour les admirateurs de Marley et les passionnés de photographie, cette collection unique offre une perspective rare et précieuse sur l'homme et l'artiste.
Venez découvrir ces moments intimes et historiques à la Muswell Hill Gallery et laissez-vous transporter par l'œil averti d'Esther Anderson, une femme qui a su capturer l'âme de Bob Marley et l'essence de son héritage culturel.
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