Funérailles officielles de Jimmy Cliff : la Jamaïque s’apprête à dire adieu à une icône du reggae
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La Jamaïque se prépare à rendre un dernier hommage national à l’un de ses fils les plus célèbres : Jimmy Cliff. Le chanteur, compositeur et acteur, figure majeure du reggae, fera l’objet de funérailles officielles le mercredi 17 décembre au National Indoor Sports Centre à Kingston, à partir de 10 heures du matin. L’annonce a été faite par la ministre de la Culture, du Genre, du Divertissement et des Sports, Olivia Grange, qui a confirmé que le gouvernement jamaïcain accorde à l’artiste cette cérémonie officielle en reconnaissance de son apport « immense » à la culture et au divertissement jamaïcains, comme le rapportent notamment le Jamaica Gleaner et le Jamaica Observer.
Un hommage national orchestré par l’État et la famille
Les préparatifs des funérailles sont coordonnés par le Bureau du Premier ministre, en collaboration avec le ministère de la Culture, du Genre, du Divertissement et des Sports, ainsi qu’avec la famille de l’artiste. Jimmy Cliff, né James Chambers en 1944, est décédé le 24 novembre 2025 à l’âge de 81 ans.
Selon Olivia Grange, la cérémonie au National Indoor Sports Centre offrira « l’occasion pour tout le pays de faire ses adieux à un fils éminent de la Jamaïque, une véritable icône ». Le choix d’un espace couvert et symbolique, au cœur de la capitale, souligne la dimension nationale et officielle de cet au revoir.
La ministre a également précisé que le déroulé de la cérémonie respectera les souhaits de l’artiste : le service sera composé exclusivement de paroles (discours, poésie, hommages), de danse et de musique, sans excès de protocoles ou d’interventions formelles superflues, afin de rester fidèle à l’esprit de Jimmy Cliff et à son rapport simple, profond et authentique à l’art et au public.
Un artiste célébré pour son rôle dans la culture jamaïcaine
Si le gouvernement a décidé de lui offrir des funérailles officielles, c’est parce que Jimmy Cliff n’était pas seulement une star de la musique, mais un pionnier de la culture jamaïcaine dans le monde. Comme le rappellent plusieurs médias internationaux son œuvre a largement contribué à façonner l’image de la Jamaïque et du reggae au niveau global.
Parmi ses titres les plus emblématiques, on retrouve notamment :
« Many Rivers to Cross », chanson profondément spirituelle et chargée d’émotion, souvent associée aux luttes personnelles et collectives.
« You Can Get It If You Really Want », véritable hymne à la persévérance et à la détermination.
« The Harder They Come », qui a donné son nom au film culte dans lequel il tenait le rôle principal.
« I Can See Clearly Now », reprise devenue incontournable, associée à l’espoir et au dépassement des épreuves.
Avec le film The Harder They Come, Jimmy Cliff a contribué à faire connaître non seulement le reggae, mais aussi la réalité sociale jamaïcaine au public international. Ce long-métrage est aujourd’hui considéré comme une œuvre fondatrice pour l’exportation de la culture jamaïcaine, tant dans la Caraïbe que dans le reste du monde.
Une disparition ressentie bien au-delà de la Jamaïque
La nouvelle de la mort de Jimmy Cliff a bouleversé des générations de fans, d’artistes et d’anonymes aux quatre coins du monde. Son épouse, Latifa Chambers, avait annoncé sa disparition sur les réseaux sociaux, évoquant un décès survenu après une crise et une pneumonie. Dans son message, elle remerciait les proches, les collègues et surtout les fans dont l’amour et le soutien ont accompagné l’artiste tout au long de sa carrière.
Au fil des hommages, Jimmy Cliff est décrit comme :
un messager de l’amour et de la résilience,
un “prophète” moderne, dont les chansons ont porté des messages de justice, de dignité et d’espérance,
un mentor artistique pour de nombreux chanteurs et musiciens reggae.
Dans les commentaires de lecteurs et de fans, on retrouve souvent l’idée qu’il a « nourri les âmes » grâce à une musique à la fois simple, engagée et profondément humaine.
Un dernier adieu à une légende vivante du reggae
Les funérailles officielles du 17 décembre s’annoncent comme un moment historique pour la Jamaïque. Il ne s’agit pas seulement d’un cérémonial d’État, mais d’un au revoir collectif à un homme dont la voix a traversé les frontières, les classes sociales et les générations.
En donnant à Jimmy Cliff des funérailles officielles, la Jamaïque :
reconnaît son rôle majeur dans la construction de l’identité culturelle nationale ;
honore un artiste qui a servi de pont entre l’île et le reste du monde ;
offre au peuple jamaïcain, et à toute la diaspora, un espace pour célébrer sa vie plutôt que seulement pleurer sa mort.
La cérémonie, centrée sur la parole, la danse et la musique, sera dans la continuité de ce qu’a représenté Jimmy Cliff : un art qui parle au cœur, qui raconte les luttes, les espoirs et la foi d’un peuple.
Alors que le pays se prépare à ce dernier hommage, le legs de Jimmy Cliff demeure, porté par ses chansons, par les films auxquels il a participé, et par tous ceux qu’il a inspirés. Ses « nombreuses rivières à traverser » sont désormais derrière lui, mais son œuvre, elle, continuera longtemps de traverser le temps.










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