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L’instabilité politique française, une menace directe pour le secteur de la musique

  • il y a 13 heures
  • 3 min de lecture


À la rentrée 2025, la France replonge dans une zone de turbulences politiques. Entre le vote de confiance du 8 septembre, la possible dissolution de l’Assemblée nationale et la succession annoncée au ministère de la Culture, le climat d’incertitude inquiète les acteurs du secteur musical. Une filière qui, déjà fragilisée par des coupes budgétaires et des mutations structurelles, redoute de voir ses priorités reléguées au second plan.


Une crise institutionnelle qui paralyse la culture


Depuis les élections législatives anticipées de 2024, l’exécutif peine à trouver une majorité stable. Le gouvernement Bayrou, en place depuis quelques mois, joue sa survie parlementaire le 8 septembre. Une éventuelle dissolution provoquerait un nouveau séisme politique, synonyme de paralysie réglementaire. Pour la musique, dont l’avenir dépend de mesures législatives sensibles (taxe streaming, plafonnement de la taxe sur la billetterie, régulation de l’IA appliquée à la création), le risque est grand de voir les dossiers repoussés.


Des financements déjà en recul


Selon le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA), la culture subira une baisse de 135 millions d’euros en 2025, notamment via les coupes dans les budgets des collectivités territoriales. Le ministère de la Culture a prévu un budget de 4,44 milliards d’euros, dont 126 millions pour les festivals et scènes de musiques actuelles, et 26,9 millions pour le Centre national de la musique (CNM). Une enveloppe en recul d’1,3 million par rapport à 2024, qui accentue les inquiétudes.


Rachida Dati, entre engagement et départ annoncé


Nommée ministre de la Culture début 2024, Rachida Dati avait entrepris de replacer la musique au cœur de l’action publique : réglementation des niveaux sonores en festivals, création d’un droit voisin pour les producteurs live, ou encore mise en place de la France Music Week avec un engagement de 500 millions d’euros via Bpifrance d’ici 2030. Elle avait également consolidé la trajectoire de financement du CNM grâce à la future taxe sur le streaming.


Mais son avenir politique est désormais ailleurs. Engagée dans la course à la mairie de Paris (mars 2026) et fragilisée par son renvoi devant le tribunal correctionnel pour corruption et trafic d’influence, elle devrait quitter prochainement le gouvernement. En cas de changement de ministre, rien ne garantit que son successeur reprenne ces dossiers.


Une filière dynamique mais vulnérable


La musique en France traverse pourtant une phase de vitalité : un rebond de la billetterie live en 2024, dynamisé par les Jeux olympiques, des études sur la place des femmes dans la filière menées par le CNM, et l’émergence de nouveaux métiers hybrides associant musique, technologie et écologie. Mais ces dynamiques pourraient être freinées si les arbitrages politiques ne suivent pas.


Un risque de désengagement durable


Au-delà du court terme, c’est l’ensemble de la relation entre l’État et la culture qui semble fragilisé. Le mécénat culturel, pilier essentiel du financement des artistes et festivals, est lui aussi sous pression, menacé par l’incertitude économique et les débats sur la loi Aillagon. L’histoire récente rappelle que rares sont les ministres de la Culture à avoir durablement marqué de leur empreinte la filière musicale. Rien ne laisse présager que la période actuelle, minée par l’instabilité institutionnelle, fasse exception.


En résumé, la musique française entre dans une zone de turbulences. Entre coupes budgétaires, départ programmé de Rachida Dati et risque de paralysie gouvernementale, les acteurs de la filière craignent de voir s’envoler les avancées obtenues ces derniers mois. L’échéance du 8 septembre, avec son possible cortège de bouleversements, sera un moment décisif pour l’avenir de la musique en France.


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